La question de l’art en Asie Orientale

 

La question de l’art en Asie Orientale
Flora Blanchon (dir.)
 
 

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Au XIXe siècle, la participation des artistes orientaux aux Salons européens a provoqué des interrogations sur le sens d’un terme comme « art » utilisé par les Occidentaux. Dans cette perspective, les Japonais – les premiers, à notre avis – ont tenté une adaptation et traduit littéralement par « beaux arts », en créant ainsi une nouvelle nomenclature que les langues asiatiques allaient naturellement intégrer dans leurs catégories classificatoires. Ce volume entend, en quelque sorte, inverser le débat pour essayer d’interroger la question de l’art en Asie. L’analyse des premiers traités d’esthétiques chinois et japonais, comme les traités indiens, religieux ou traditionnels, du Rigveda ou du Kamasūtra, permet d’identifier quelques clés théoriques et pratiques. En outre, une série de questions permet de repérer des permanences dans la perception de l’oeuvre d’art en Asie, dans les conditions de sa réalisation sur les feuilles de soie ou de papier soigneusement enroulées et préservées à l’abri des regards, dans sa destination et, au fil du temps, dans l’idée de collection et de commercialisation. De l’apprentissage par la copie des maîtres à l’état d’extase due à l’ivresse bachique, se dessine progressivement la figure de l’artiste qui peut être un peintre de commande ou un artisan de l’expression de la foi. Enfin, en ces temps dits de mondialisation, dévoiler les résonances entre les productions contemporaines, qu’elles soient orientales et occidentales, est un exercice délicat auquel ce volume se risque avec des peintres vietnamiens, birmans, coréens, mongols et, bien sûr, de Chine et du Japon afin de souligner les interférences et les correspondances avec des artistes tels que Mark Tobey, André Masson et Henri Michaux. Peu d’ouvrages ont abordé l’art asiatique avec ce souci d’en identifier l’enracinement profond et, en même temps, d’analyser des exemples concrets de ses manifestations.

TABLE DES MATIÈRES

Préface
Marc-Mathieu Münch, Département de littérature, Université de Metz..p 7

Introduction   Flora Blanchon.p. 13
Première partie : les concepts et les mots
– Du spirituel dans l’art selon les théories de l’expérience esthétique en Inde et en Occident./About the Relation Between Art and Spiritual Experience According to the Western and Indian Theories of the Æsthetic Experience. par François Chenet, Département de Philosophie, Université Paris-Sorbonne.p.23
– L’amour comme art : au-delà du Kāmasūtra/Love as Art, Beyond the Kāmasūtra par Irma Piovano, CESMEO , Turin. p.61
– L’art de la suggestion : sculpture et poésie en Inde/The Art of Suggestion : Sculpture and Poetry in India par Édith Parlier-Renault, Département d’Histoire de l’art, Université Paris-Sorbonne –CREOPS.p. 83
– La peinture chinoise : la collection John M. Crawford à Paris (janvier-février 1966):Chinese Paintings : John M. Crawford’s Collection in Paris (January and February 1966)  ré-éd.Nicole Vandier-Nicolas.p..115
– Art and the Authority of Excellence in Traditional China L’art et l’autorité de l’excellence dans la Chine traditionnelle par Stephen J . Goldberg, Associate Professor, Department of Art History, Hamilton College.p. 123
– L’évolution du statut de l’oeuvre d’art au début du xxe siècle au Japon à travers les expositions et les sociétés d’art/The Evolution of the Status of Works of Art in early 20th Century Japan seen through the Exhibitions and Art Societies par Michael Lucken, Département Langue et civilisation du Japon, Institut national des langues et civilisations orientales.p. 133

Deuxième partie : les pratiques
– La commande royale et nobiliaire dans la Chine ancienne au travers des inscriptions / Royal and Noble Patronage in Early China According to Inscriptions par Flora Blanchon, Département d’Histoire de l’art, Université Paris-Sorbonne – CREOPS. p.153
– Les femmes et la commande artistique au Tamil Nadu/Women and Patronage in Tamil Nadu par Vincent Lefèvre, conservateur, Musée des Arts asiatiques-Musée Guimet.p.171
– L’impact de la commande sur la pratique amateur dans la peinture chinoise/ Patronage and its Impact on the Practice of the Scholar Amateur Artist in Chinese Painting par Muriel Peytavin-Nicolas, Département d’Histoire de l’art, Université Paris-Sorbonne CREOPS p. 183
– Peinture lettrée et commercialisation: le tournant de la fin des Ming/
The Painting of Literati and Commercialisation : the Twist at the End of the Ming Dynasty par Ivan P. Kamenarović, Département d’Histoire de l’art, Université P aris-Sorbonne CREOPS..p 209
– Collectionner pour transmettre : Ruan Yuan (1764-1849)/Collecting for Posterity : Ruan Yuan (1764-1849) par Éric Lefebvre, conservateur, Musée Cernuschi, Paris.p. 215
– Le rôle des « livres de peinture » (gafu) dans la transmission du savoir artistique au Japon à l’époque d’Edo/The Role of Painting Handbooks (gafu) in the Transmission of Artistic Tradition in Edo Period Japan par Christophe Marquet, Institut national des langues et civilisations orientales –École française d’Extrême-Orient.p.223
– A Portrait of the Artist as a Poor Man -The Significance of Writing on a Banana Leaf/Portrait de l’artiste en pauvre homme : la signification de l’écriture sur feuille de bananier par Uta Lauer, Département d’Histoire de l’art, Université de Stockholm..p251
– Le bois sacré du nirvâna. Essai d’interprétation d’un chef-d’oeuvre de la peinture japonaise de l’époque de Heian/The Sacred Wood of nirvâna. A New Reading of a Masterpiece of the Heian Period par Laure Schwartz-Arenales, Université Nationale d’Ochanomizu (Tokyo) –Musée National de Kyoto.p.265
– Libres propos sur l’écriture chinoise : le « concept concret »/Musings upon Chinese writing : the « Concrete Concept »par Jean-Marie Simonet, Institut des Hautes Études chinoises, Bruxelles.p. 285
– L’écriture folle : facette chinoise de l’extase lettrée/The Wild Cursive Script : the Chinese Literati’s Path to Ecstasy par Léon Vandermeersch, directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études, Membre Correspondant de l’Institut.p.293
– Peut-on parler d’art mongol ? Icônes et monastères de Mongolie du xvie au début du xxe siècle /May we Speak of Mongol Art ? Mongol Images and Monasteries from the 16th to the Early 20th Century par Isabelle Charleux, CNR S..p 303

Troisi ème partie : Coups et contrecoups
– L’histoire de l’art en Corée au xxe siècle. Problématique et complexité de l’étude Korean History of Art in the 20th Century: the Complex Problematics of the Study par Yi Mijeong, Séoul, diplômée de l’Institut National du Patrimoine, P aris.p.333
– Le renouveau de la peinture à la laque au Vietnam : l’impact de la colonisation./Lacquer Painting Revival in Vietnam : the Role of Colonisation par Nadine André-Pallois, Département Asie du Sud-est, Institut des Langues et Civilisations Orientales..p.345
– Un peintre chinois provincial et marginal vu par Pierre Ryckmans/A Marginal Chinese Provincial Painter in Focus – Seen by Pierre Ryckmans
par Nicolas Idier, Département d’Histoire de l’art, Université Paris-Sorbonne – CREOPS.p 357
– Touches japonaises sous le pinceau de Feng Zikai (1898-1975), artiste chinois/The Japanese Touch under the Brush of Feng Zikai (1898-1975), a Chinese Artist par Marie Laureillard, Département d’Histoire de l’art, Université Paris-Sorbonne – CREOPS.369
– « L’art fou », ou l’art moderne birman selon les illustrations de Bagyi Aung Soe(1924‑1990)/« Mad Art », or Modern Burmese Art According to the Illustrations of Bagyi Aung Soe(1924-1990). par Yin Ker, Département d’Histoire de l’art, Université Paris-Sorbonne. p 387
– Impact de la peinture chinoise sur la peinture occidentale contemporaine : trois exemples marquants (Mark Tobey, André Masson, Henri Michaux)/The Impact of Chinese Painting on Western Painters of the 20th Century: Three Significant Examples (Mark Tobey, André Masson, Henri Michaux) par Chang Ming Peng, Département d’Histoire de l’art, Université Paris-Sorbonne  CREOPS.p.405