Sophie Allard-Latour, prix 2014
Le Prix Flora Blanchon couronne une thèse se distinguant dans les domaines d’études portant sur l’Extême-Orient en vue d’en aider la publication.
Mme Sophie Allard-Latour, sanscritiste et sinologue, a soutenu en décembre 2013 sa thèse de doctorat à l’Université de Paris-Sorbonne sur « La sculpture bouddhique en bronze en Chine des origines au Ve siècle. Analyse et datations ».
L’arrivée en terre chinoise du bouddhisme et de ses images eut pour conséquence d’influencer de manière déterminante et durable la pensée et les expressions artistiques chinoises. Dans sa thèse, Mme Sophie Allard-Latour étudie la sculpture bouddhique en bronze en Chine des origines au Ve siècle, sa constitution et son processus d’élaboration dans le contexte social et culturel chinois des Ier et IIe siècles à partir des données archéologiques récentes et son évolution vers des formes iconographiques normatives, du IIIe au Ve siècle. Les images les plus anciennes découvertes à ce jour dans le Sichuan et la région du Yangzi apparaissent dans un cadre funéraire et s’inscrivirent dans un terreau de croyances locales ancestrales avec lesquelles elles formèrent un véritable syncrétisme pendant près d’un siècle. Leur fonction était semble-t-il protectrice, talismanique, apotropaïque et propitiatoire. Leur véritable fonction cultuelle vit le jour vers la fin du IIIe siècle avec l’émergence d’images individuelles du Bouddha en bronze doré, conformes aux prescriptions iconographiques édictées par les textes. A partir des découvertes archéologiques réalisées ces trente dernières années, encore vierges de toute analyse, Mme Sophie Allard-Latour a établi une classification et une chronologie de datation pour une centaine de sculptures bouddhiques en bronze datant du IIIe au Ve siècle et réalisé une étude stylistique et iconographique détaillée de celles-ci et de leurs sources d’influences. Une traduction en langue occidentale et une analyse inédites des inscriptions votives gravées sur ces images viennent pour la première fois éclairer les pratiques, les cultes et les courants doctrinaux à ces époques.
Semyon J. Ryzhenkov, bourse 2014
M. Semyon J. Ryzhenkov est doctorant à l’Institut des manuscrits orientaux de l’Académie des sciences de Russie. Son projet de recherche ressortit à l’étude de la diffusion du Mahāparinirvāṇa Sūtra du Mahāyāna dans la région de Nord-Ouest de la Chine, du Ve au XIe siècle. Il vise à documenter, d’un côté sa propagation matérielle, via copies et traductions, de l’autre à mieux cerner comment de larges couches de la population chinoise ont été influencées par le contenu de ce sūtra. Pour réaliser son projet, M. Semyon J. Ryzhenkov se propose de sélectionner, de classer et d’analyser les manuscrits du fonds Paul Pelliot de la BNF dotés de colophons du sūtra découverts à Dunhuang ainsi que les peintures murales des grottes de Mogao (musée Guimet), puis d’effectuer la synthèse préliminaire des données recueillies. Cette étude vise à mettre en lumière de nouveaux apports sur le fonctionnement de la conscience religieuse de la Chine médiévale.
Yang Lei, bourse 2014
M. Yang Lei est doctorant contractuel à l’École pratique des Hautes Études (mention « Religions et Systèmes de pensée « ). Son projet de recherche est consacré aux cloches dans les temples de Pékin : 1400-1912. Au titre de l’histoire matérielle de la religion chinoise, aujourd’hui encore balbutiante, l’étude des cloches, qui comptent au nombre des éléments les plus notables du mobilier liturgique des temples, revêt une importance historique et anthropologique qu’il convient de mettre en valeur. A la fois objets exceptionnels et supports des textes (depuis la simple liste des donateurs jusqu’aux textes doctrinaux les plus développés), quel rôle pouvaient jouer les cloches tant dans la vie religieuse des temples que dans la vie profane des habitants de Pékin ? La recherche engagée par M. Yang Lei entend répondre à cette question en regroupant deux approches complémentaires : la production des cloches et leur utilisation liturgique et cultuelle. En rendant pleinement compte d’un riche corpus matériel et documentaire (sources épigraphiques, archives, anecdotes et poèmes populaires, classiques religieux…), M. Yang Lei vise à esquisser une histoire socio-religieuse autour des cloches dans les temples pékinois à la fin de l’Empire.
Virginie Olivier, aide 2014
Mme Virginie Olivier est doctorante en histoire de l’art de l’Inde ancienne à l’Université de Paris-Sorbonne. Ses recherches portent sur la représentaion du brahmane dans la sculpture de l’Inde ancienne du IIe au XIIe siècle. Relevant qu’un modèle iconographique commun s’élabore très tôt pour les divinités à caractère brahmanique telles que Brahma et Agni dans le Nord de l’Inde, Mme Virginie Olivier se propose de retracer la diffusion possible et la transformation de ce modèle dans la sculpture des régions méridionales de l’Inde, et plus particulièrement au Tamil Nad, en tenant compte des sites présumés précurseurs ou intermédiaires du Deccan. L’inventaire systématique des images entrepris sur le terrain permettra de déterminer leurs caractéristiques (y compris leur orientation et leur échelle) dans leur contexte d’origine et de les comparer en fonction de leur datation et du type de fondation (royale, locale) auquel elles appartiennent. L’objectif que se fixe Mme Virginie Olivier est d’établir la signification de ces divinités secondaires au sein du programme iconographique général du temple hindou et d’évaluer leurs interactions avec d’autres figures, celle de l’ascète ou celle du roi par exemple.
Mme Sophie Allard-Latour, lauréate du Prix de la Fondation pour l’édition de sa thèse de doctorat intitulée : « La sculpture bouddhique en bronze en Chine des origines au Ve
siècle. Analyse et datations »